COMM PRESSE | 500 ans de la Poste internationale

1516 aura été une année cruciale pour la poste européenne : Charles 1er, roi d’Espagne, accorde à la famille Tour et Tassis la direction et le monopole des postes. 500 ans plus tard, Geoffroy Coomans de Brachène, en qualité d’Echevin du Patrimoine de la Ville de Bruxelles commémore la création de la poste européenne en compagnie de l’Asbl « Quartier des arts » et des « Amis de Notre-Dame au Sablon ».

La Magna Carta de la poste européenne

Ce traité de poste entré en vigueur le 15 novembre 1516 va permettre pour la première fois l’utilisation par des personnes privées de la liaison postale et va par conséquent augmenter considérablement les routes postales à la charge de la famille Tassis reliant ainsi l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France. Il s’agit à l’époque de créer un service postal partout où le roi d’Espagne et le roi de France se trouveraient. Bruxelles devient la plaque tournante du trafic postal à travers tout l’Empire.
Ce traité interdit également à toute autre entreprise de « courir » la poste dans ces divers pays sans l’autorisation de François ou de Jean-Baptiste de Tassis. Ce document va être appelé « Magna Carta » des postes par plusieurs historiens tant il aura d’implications pour le trafic postal à travers l’Europe. A ce jour, seules deux copies d’époque sont connues.
Il est considéré comme novateur car il ouvre la voie, non seulement au transport du courrier des particuliers, mais il organise également le transport des personnes.

Une histoire de famille

Originaire de Bergame dans le nord de l’Italie, la famille Tour et Tassis va incarner durant près de quatre siècles le service postal sur le continent européen. Au fil des générations et des alliances tissées par mariage, les Tour et Tassis vont asseoir leur emprise sur le trafic postal et ce jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle.
C’est en 1490 que le futur empereur d’Autriche Maximilien I fait appel à la famille de Tassis pour organiser une liaison postale entre sa résidence d’Innsbruck en Autriche et Malines, en Belgique, où Marguerite d’York, épouse de Charles le Téméraire, à établi sa Cour. Dès cette année 1490, François de Tassis s’installe à Malines.

Un premier traité est conclu en 1501 entre l’archiduc Philippe le Beau, parti pour l’Espagne, et François de Tassis afin de créer des liaisons postales entre Bruxelles et les Cours d’Allemagne, de France et d’Espagne. L’archiduc décède en 1506 et c’est son fils, Charles Ier d’Espagne (futur Charles Quint) qui conclut un nouveau traité avec François de Tassis, le 12 novembre 1516.
Pour gérer l’entreprise qui deviendra une entreprise d’Etat indépendante, François de Tassis sera rapidement secondé par son neveu Jean-Baptiste. A la mort de François, il reprendra la tête de l’entreprise familiale tandis que d’autres membres de la famille prendront la direction des postes en Espagne ou en Italie.

Le XIXème siècle marquera le déclin du monopole de l’acheminement du courrier par les Tour et Tassis. En effet, les guerres incessantes, la fin de l’Empire napoléonien et les progrès technologiques vont impacter profondément la gestion du réseau postal par cette grande famille qui se verra confrontée au sentiment d’Etat-nation.

Commémoration au Sablon

500 ans plus tard, il semblait tout naturel à l’Echevin du Patrimoine de la Ville de Bruxelles de commémorer cet anniversaire qui « a scellé le destin de cette grande famille avec l’une des plus grandes institutions de l’Histoire, plaçant ainsi Bruxelles au centre de la carte du monde. Il est donc important de rappeler que c’est au sein de notre capitale que fut initié cet essentiel et majeur réseau de communication favorisant ainsi le rayonnement de la cité ».
A cette occasion, les deux plaques commémorant cet épisode de l’histoire, actuellement situées sur la façade avant du Conservatoire Royal en lieu et place de l’ancien Hôtel des Princes de la Tour et Tassis, ont été restaurées.
La commémoration se déroule en présence de S.A.R le Prince Lorenz de Belgique.

 

Toutes les références historiques de ce communiqué sont tirées du livres « La Poste, 500 ans d’Histoire en Europe » de Vincent Schouberechts aux éditions Lannoo.

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