Service Protocole et Voyages de la Région bruxelloise : Où en est le projet 5 ans après ?

Service Protocole et Voyages de la Région bruxelloise : Où en est le projet 5 ans après ?

L’ambition d’une voix unique pour Bruxelles à l’international

En 2019, une ambition forte était affichée pour la Région de Bruxelles-Capitale : "parler d’une seule voix sur la scène internationale". Pour concrétiser cette vision, plusieurs stratégies étaient présentées, dont la création d’un service unique de protocole, mutualisé entre la Région et, potentiellement, les dix-neuf communes. L’idée était séduisante : centraliser la gestion des relations publiques internationales, des missions à l’étranger et de l’accueil des délégations pour gagner en cohérence, en visibilité et en efficacité. Ce projet fut d’ailleurs réaffirmé dans la déclaration de politique générale 2020-2021.

Le Gouvernement bruxellois a formellement approuvé la création de cette nouvelle “direction des relations publiques et du protocole” en juillet 2021. Des postes devaient être ouverts, les services renforcés, un marché public lancé pour une plateforme de réservation de voyages, et des outils informatiques intégrés développés pour une gestion centralisée et moderne.

Des promesses aux réalités : un projet qui semble s’enliser

Cinq ans après les premières annonces, et près de quatre ans après la décision officielle du Gouvernement, où en est réellement ce projet ? C’est la question que j’ai posée ce 24 mars 2025 à Ans Persoons, Secrétaire d’État en charge des Relations internationales, via une interpellation parlementaire.

Car force est de constater que les informations publiques sur l’avancement concret de ce service “Protocole et Voyages” sont rares, voire inexistantes ces derniers temps. Mes recherches d’articles de presse récents sur le sujet se sont révélées infructueuses, suggérant un manque d’actualité médiatique ou peut-être un manque de communication active sur les progrès réalisés.

Déjà en janvier 2022, puis en 2023, j’interrogeais le Gouvernement sur le calendrier et les étapes concrètes. Les réponses restaient vagues. Aujourd’hui, le constat semble malheureusement similaire : le calendrier précis se fait toujours attendre, notamment pour les fameux outils informatiques intégrés qui devaient moderniser la gestion des missions et des accueils.

Plusieurs points soulevés dans mon interpellation méritent une attention particulière :

  1. Le retard technologique : Les outils informatiques intégrés, essentiels pour une gestion centralisée et efficace, semblent toujours en développement, sans date de déploiement annoncée.
  2. Le manque d’adhésion des communes : L’idée initiale d’un service mutualisé avec les dix-neuf communes et les six zones de police semble au point mort. Quel intérêt ont-elles manifesté ? Quelles actions ont été menées pour les convaincre et les intégrer ? Le silence à ce sujet est préoccupant.
  3. Des synergies absentes ? La collaboration annoncée avec le service du protocole de la Ville de Bruxelles, qui dispose d’une expertise reconnue, ou avec d’autres acteurs régionaux, ne semble pas s’être concrétisée.
  4. Un manque criant de transparence : Au-delà des retards, c’est le manque d’informations claires sur l’état d’avancement, les missions réellement effectuées par le service depuis 2023, son coût actuel (en personnel, équipement, fonctionnement) comparé aux prévisions, et sa contribution réelle à l’image internationale de Bruxelles qui pose question.

Pourquoi est-ce important ?

Bruxelles, capitale de l’Europe, siège de nombreuses organisations internationales, a un rôle majeur à jouer sur la scène mondiale. Une gestion professionnelle et coordonnée de son protocole et de ses relations publiques est essentielle pour son image et son influence. L’ambition initiale était donc justifiée.

Mais un projet qui s’éternise sans résultats tangibles et sans communication transparente finit par coûter cher (en ressources humaines et financières) sans apporter la plus-value escomptée. Il est légitime de se demander si les objectifs initiaux sont toujours poursuivis avec la même vigueur et si les moyens mis en œuvre sont adéquats.

Le seul élément concret trouvé lors de mes recherches est une mention dans le rapport annuel 2023 de Bruxelles International, indiquant que le service du Protocole a participé à l’organisation des “Brussels Days” à Madrid en septembre 2023. C’est une activité, certes, mais cela ne renseigne en rien sur l’état structurel et l’opérationnalisation globale du service.

Quelles perspectives ?

Il est désormais impératif que la Secrétaire d’État Ans Persoons apporte des réponses claires et précises aux questions soulevées. Quand les outils informatiques seront-ils opérationnels ? Quel est le bilan des missions menées ? Comment relancer l’adhésion des communes ? Quel est le coût réel du service ? Et surtout, quand peut-on espérer voir ce projet enfin finalisé et pleinement fonctionnel ?

La transparence est essentielle pour restaurer la confiance et s’assurer que les deniers publics sont utilisés à bon escient pour renforcer efficacement la position de Bruxelles sur la scène internationale. L’heure n’est plus aux annonces, mais aux résultats concrets.

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Sources

  • Interpellation orale de Geoffroy Coomans de Brachène (24/03/2025) : “L’avenir incertain du service régional ‘Protocole et voyages’”
    • Résumé : Interrogation de la Secrétaire d’État Ans Persoons sur les retards, le manque de synergies, l’absence d’outils informatiques et le manque de transparence concernant le service régional Protocole et Voyages.
    • Document : GCB PRB QO - 24.03.2025 - L’avenir incertain du service régional ‘Protocole et voyages’.docx (fourni par l’utilisateur)
  • Rapport Annuel 2023 - Bruxelles International (publié en juin 2024)

 

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