De l’autoroute au boulevard urbain : une ambition majeure pour Bruxelles
L’entrée sud-est de Bruxelles, marquée par l’imposant viaduc Herrmann-Debroux et l’autoroute E411 qui pénètre profondément dans le tissu urbain, est depuis longtemps considérée comme une verrue paysagère et une source de nuisances pour les riverains. Pour remédier à cette situation, un projet ambitieux a été mis sur les rails : le Plan d’Aménagement Directeur (PAD) Herrmann-Debroux.
Approuvé définitivement par le Gouvernement bruxellois en avril 2022 et entré en vigueur en juin de la même année, ce PAD portait une vision forte : transformer cette entrée de ville. L’objectif principal ? Remplacer l’infrastructure autoroutière par un “boulevard urbain” apaisé, multimodal, reconnectant les quartiers environnants (Auderghem, Watermael-Boitsfort) et améliorant drastiquement la qualité de vie. La démolition du viaduc, symbole de l’urbanisme du “tout à la voiture” des années 70, était au cœur de cette transformation.
Le projet prévoyait non seulement ce réaménagement majeur de l’axe E411, mais aussi le développement de nouveaux logements, d’équipements, d’espaces verts et une meilleure intégration des transports en commun et des modes doux (vélo, marche).
Trois ans plus tard : où sont les bulldozers et les aménagements promis ?
Près de trois ans après l’entrée en vigueur du PAD, le constat est amer : sur le terrain, rien ou presque n’a bougé concernant les transformations majeures promises. Le viaduc est toujours là, l’autoroute continue de déverser son flot de voitures, et le boulevard urbain reste une image de synthèse dans les documents officiels.
Cette inertie m’a conduit à interpeller le Gouvernement régional en février dernier. Car au-delà de l’absence de travaux visibles, ce sont les signaux envoyés par la Région qui inquiètent.
Un article paru dans Bruxelles Today en mars 2025 titrait sans détour : “Un boulevard urbain ou un projet fantôme ? Pourquoi le viaduc Herrmann-Debroux ne sera probablement jamais démoli”. L’article met en lumière plusieurs points cruciaux qui expliquent cette paralysie :
Un projet dans l’impasse ?
Le risque est grand que ce projet ambitieux, porteur d’espoirs pour les riverains et pour une vision plus durable de la ville, ne s’enlise définitivement. Si rien n’est fait rapidement, les études réalisées pourraient devenir obsolètes, repoussant encore la concrétisation du projet aux calendes grecques.
Mon interpellation visait à obtenir des réponses claires du Gouvernement : Où en est concrètement la mise en œuvre ? Le phasage est-il respecté ? Quels budgets sont alloués ? Quel est le calendrier ? Et surtout, quelle est la volonté politique réelle de mener ce projet à bien ?
Il est inacceptable de laisser planer le doute sur un projet aussi structurant pour l’entrée de notre capitale. Les habitants d’Auderghem et des communes voisines, qui subissent les nuisances de l’autoroute depuis des décennies, méritent mieux qu’un PAD qui reste sur le papier.
L’heure est à la clarification. Soit la Région assume ses ambitions, débloque les moyens nécessaires et lance enfin les travaux pour transformer l’E411 en boulevard urbain, soit elle admet que le projet est irréalisable en l’état et propose une alternative crédible. L’immobilisme actuel n’est plus tenable.
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Sources
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